• Off Maldoror présenté au Festival Musiques Démesurées de Clermont-Ferrand le 7 novembre 2013, au festival Les Agapes à Lyon le 24 mai 2014, dans la saison culturelle de Saint-Saturnin le 17 avril 2015.

    Monodrame musical librement inspiré Off Maldoror

    des Chants de Maldoror, de Lautréamont

    Marc Chalosse : conception, composition musicale, diffusion sonore

    Xavier Picou (Xtatik) : performance, textes additionnels 

    Lancelot Hamelin : textes additionnels

    Lumière : distribution en cours

    travail corporel : Piet Defranck

    Mise en scène, direction d'acteur : Julie Binot

    Une production de la Compagnie Les Gemmes            

    OFF MALDOROR est un projet de spectacle musical librement inspiré des Chants de Maldoror de Lautrémont et qui met en jeu un musicien (Marc Chalosse) et un acteur-slammer (Xavier Picou).

    Il ne s'agit pas d'une simple adaptation du texte de Lautréamont puisqu'aux extraits des Chants s'entremêlent des textes écrits par Lancelot Hamelin et Xavier Picou.

    Ces textes récents, en cours d'écriture, n'auront pas forcément de liens apparents avec Les Chants de Maldoror. Leur thématique est toutefois commune et tourne autour de l'évocation d'un personnage contemporain fasciné par Les Chants et qui semble avoir le projet d'exterminer l'humanité.

    LA MUSIQUE composée par Marc Chalosse est diffusée par lui-même - à partir d'un ordinateur et de platines CD - depuis la salle selon un dispositif acousmatique (une dizaine d'enceintes placées en divers points de la salle de spectacle).

    Il s'agit d'un mélange de sons instrumentaux enregistrés (acoustiques et synthétiques) et de sons concrets, ces derniers partiellement tirés de bruitages de jeux vidéo type FPS (First Person Shooting).

    Les passages instrumentaux seront volontairement d'une grande diversité stylistique, ceci en écho aux constantes ruptures de ton du texte original : musiques électroniques éthérées, bandes son hollywoodiennes déstructurées, musiques de théâtre Nô distordues...

    LE TEXTE sera interprété par un acteur-slammer (Xavier Picou) seul en scène.

    Il incarne un personnage ambigu aux facettes multiples et au statut incertain : psychopathe hanté par Les chants de Maldoror et qui va passer à l'acte ? Schizophrène qui joue à se faire peur ? Maldoror en personne ?...         

    Ce texte sera soit parfaitement audible soit déstructuré par découpage préalable ou traitement sonore (distorsion, effets divers appliqués en temps réel), la voix étant alors utilisée comme un instrument.

    Aux moments de jeu « réaliste » alterneront des passages « slammés ».

    La plupart des textes seront mémorisés par l'acteur, certains lus sur smartphone.

    LA SCENOGRAPHIE sera volontairement minimale car essentiellement suggérée par le son. Quelques accessoires évoqueront des lieux publics urbains (métro, centre commercial...). La lumière jouera un rôle dramaturgique important...

    Ce projet éminemment transversal, puisque mêlant littérature, musique et théâtre, entend se garder de tout hermétisme : il s'agit de donner l'envie au public de redécouvrir une grande oeuvre littéraire.

     

    Note d'intention :

    Allez, la musique. (Isidore Ducasse, Poésies I)

    Les Chants de Maldoror est de ces livres qui ne laissent pas indifférent.

    Dans mon cas, ce livre incandescent lu tardivement s'est imposé de lui-même comme possibilité d'adaptation musicale.

    Mais sous quelle forme ? Chanson ? Pièce radiophonique  (Höerspiel) ou acousmatique? Oratorio voire Opéra ?

    En relisant le texte récemment, j'y ai trouvé des résonances frappantes avec une certaine actualité : il y a du Maldoror dans ces monstres contemporains qui tuent aveuglément et en apparence de sang froid.

    Bien sûr, le personnage de Maldoror excède largement la simple préfiguration de ces avatars récents ne serait-ce que par sa formidable puissance littéraire mais il me semble qu'il y a là quelque chose d'intéressant à explorer. L'idée d'une sorte de confrontation entre Maldoror et un personnage contemporain s'est donc peu à peu imposée.

    Bien que musicien et compositeur de formation j'ai une longue pratique du théâtre en tant que créateur sonore. Il n'est pas donc surprenant qu'une forme dérivée du théâtre musical, genre que j'avais déjà abordée en collaboration avec la percussionniste Yi-Ping Yang (Cie des Lumas), m'apparaisse comme la plus adaptée à ce projet - s'il fallait la définir plus précisément, je dirais qu'il s'agit d'un monodrame musical.

    J'ai demandé à Lancelot Hamelin, auteur dramatique avec qui j'avais collaboré sur Mythomanies Urbaines (mis en scène par Eric Massé), la rédaction des textes qui viendraient en complément des extraits du livre de Lautréamont ainsi que d'assurer la cohésion dramaturgique du spectacle. Je précise que Lancelot est en territoire connu : il termine actuellement l'écriture d'un roman pour les éditions Gallimard dont le personnage central « projette un attentat sans cause, dont le massacre sera sa propre revendication ».

    Il fallait un interprète.

    J'avais été enthousiasmé par la prestation de Xavier Picou dans une production récente de Mc Beth ou il assurait, dans la tradition du théâtre élisabéthain, les entractes. L'ayant peu de temps après entendu en tant que slammer dans son propre groupe (Le Caravage) il m'apparut comme une évidence que ce personnage mi-Maldoror mi-killer devait être interprété par lui.

    Enfin, je confie la mise en scène et la direction d'acteur à Julie Binot.

    Julie, bien que metteur en scène – elle avait d'ailleurs monté à Bordeaux une adaptation de Poésie I d'Isidore Ducasse –  est également musicienne ce qui pour ce projet à la croisée du théâtre et de la musique est un atout supplémentaire.

    Marc Chalosse, juillet 2012.

     

    Crédit photo : Cynthia Charpentreau